témoignage

un soutien à l'adoption

Psychanalyse ou thérapies corporelles ?
Thérapies comportementales ?


Il y a 11 ans, mon fils avait 9 ans et j'avais déjà utilisé toute la batterie d'aide qui existe en Communauté française (Belgique donc).
Me rendant compte que l'on tournait en rond, j'ai décidé de tout abandonner, centres de guidance, centres Psycho Médico Sociaux, logopède, psychomotricienne (classique à l'époque), psy, psychopédagogue, (je dois en avoir oublié quelques-uns), et je me suis dit, ce qu'il faut c'est aller au fond du problème, je vais chercher un psychanalyste.
Celui que j'ai trouvé, est quelqu'un pour qui j'ai une très grande estime, intelligent, cultivé, humain, toujours en recherche. Un très grand respect aussi pour la mère en perdition que j'étais.
Nous avons d'abord essayé de préciser le problème de mon fils et au départ, toutes les pistes évidentes habituelles ont été passées au crible.
Il se fait que j'étais seule avec mes deux enfants ce qui ne facilite pas l'analyse du problème par les professionnels. Parce qu'on commence toujours par un "c'est sûrement pour ça" et je n'y ai pas échappé. Mais au fond de moi je savais que "ce n'était pas pour ça", que c'était encore plus "essentiel". Alors, je me suis accrochée.

Cet analyste a vu mon fils pendant 5 ans (ils s'entendaient très bien) et sans rien dévoiler de leurs entretiens, nous en avions aussi lui et moi et parfois à trois et parfois à 4 (avec mon second fils). Tout ça, sans mystère pour mon aîné qui était d'accord.
Au fil du temps, les choses se sont précisées. Et je dois dire que ce psychanalyste est la seule personne qui après un passage obligé par toutes sortes d'impasses a vu qui était mon fils. Il m'a dit : dans ma pratique professionnelle, c'est la première fois que je vois une personnalité comme lui, j'en ai peut-être rencontré d'autres, mais c'est la première fois que je le vois. Il ne nommait pas ce qu'il voyait. Prudent. Mais tout ce qu'il voyait était juste. Je respirais parce qu'on était dans le vrai.
Ce qui l'a amené à dire : "La psychanalyse a ses limites. Elle utilise la parole, or, votre fils a un problème avec le langage. Le langage qu'il utilise n'a pas le même sens que celui que l'on entend. Même s'il a l'air d'avoir un langage très cohérent. Donc 'l'entendre' comme je peux le faire est toujours à côté. C'est une "structure mentale" très particulière au point que tout le bien que vous lui voulez se retourne contre lui." Je peux continuer c'était toujours juste.
Et lui même m'a proposé des pistes plus "corporelles", sans jurer qu'elles amèneraient à des miracles. Et sans fermer la porte à mon fils, pour qui j'espère il pourra être un jour une référence d'aide.

C'est vrai que c'est un sujet délicat, mais... Avant d'arriver à "sortir" ce qu'ils ont dans la tête, dont leur douleur, nos enfants doivent mettre un peu d'ordre dans tout cela. Et cela peut passer par un conditionnement (apprendre à se brosser les dents tous les jours en est un aussi) si ce conditionnement comme toute éducation de base est le socle sur lequel ils pourront se construire. Je crois que le "conditionnement" du comportementalisme, s'il est utilisé comme un outil pour remettre un peu d'ordre et donc de sécurité dans l'univers de nos enfants, est un préalable à la pensée, et donc à la liberté.

T.

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