Trop longtemps les psy nous ont répondu (et nous répondent encore) quand nous consultons pour un enfant que nous ne savons plus comment prendre :
"votre enfant va bien, c'est vous, les parents, qui n'allez pas bien, soignez-vous et votre enfant ira mieux".
Cela nous révulse parce que nous savons combien notre enfant va mal, et si effectivement au moment où nous consultons, nous allons mal aussi parce que nous sommes à bout, nous savons aussi que nous n'allions pas si mal que cela... avant...
Du coup, nous en oublions une partie du message, qui est de nous occuper de nous, pas seulement pour nous détendre et pour nous faire plaisir, mais aussi pour chercher ce qui chez nous autorise notre enfant à se comporter de la sorte, ce qui entre en résonance avec nous dans ses comportements et ce qui nous heurte.
Johanne Lemieux appelle cela "la chimie des blessures".
Certaines blessures de l'enfant font écho chez nous (parent anxieux et enfant anxieux par exemple), d'autres font un clash (parent anxieux et enfant solo par exemple).
Les réponses que nous donnons à notre enfant sont forcément colorées par notre vécu antérieur, comme ses attitudes le sont.
Donc chercher à se comprendre soi-même, à se connaître, et aussi à cicatriser autant que faire se peut ses propres blessures, c'est un cadeau pour notre enfant.
Françoise Hallet