témoignage

un soutien à l'adoption

Le holding

Nous continuons à faire des séances de holding mais très espacées car ce sont des séances marathon: 8 heures la dernière fois avec pauses pipi, repas, dodo. C'est après la dernière séance que Sarah m'a appelée "ma Maman", en m'appropriant pour la première fois (depuis 2 ans et 4 mois que nous sommes ensemble)...

J.

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(La séance fait suite à une énorme colère d’enfant, consécutive à un refus de la maman) ...

Je ne m'attendais vraiment pas à sa réaction, iI est parti dans sa chambre en colère et 5 mn après, je l'ai retrouvé dehors sous la pluie, chaussures et manteau mis. J'ai fait comme d'habitude, je lui ai dit que je ne le laisserais pas partir, qu'il fallait qu'il rentre... et il est rentré. Dans sa chambre, il a jeté tout par terre puis il est passé à "j'en ai marre, je vais me tuer...". Quand il est dans cet état là, il est méconnaissable, il se bouche les oreilles, se recroqueville, refuse complètement le regard dans les yeux...il est parti chercher un couteau dans la cuisine...
Si j'avais agi comme d'habitude, je pense qu'il aurait fini sa crise dans sa chambre, il serait venu beaucoup plus tard dans un état encore plein de ressentiment.

J'ai essayé de tester ce que j'ai cru comprendre de la "thérapie du maintien". Je lui ai dit que j'avais besoin de lui faire un câlin, je l'ai assis de force sur mes genoux et je l'ai maintenu. J'ai eu beaucoup de difficultés à faire en sorte qu'il n'arrache pas la table, la chaise, une plante verte...
Et j'ai réussi à le maintenir, son dos tourné vers moi, puis au moins 20 minutes plus tard, à le retourner visage contre moi. Je lui ai beaucoup parlé, gentiment, en lui disant que je l'empêcherais de se faire du mal, que je l'aimais...
Il s'est enfin calmé quand je me suis mise à pleurer au bout de plus d'une demi-heure, il s'est mis à pleurer aussi et nous avons fait un câlin, sa tête dans mon cou. Il était en sueur (moi aussi !), a ensuite pris un bain. Depuis, il est gentil et c'est le calme, calme, calme...

Donc je dirais, résultat probant, mais :
- à moins de me mettre à la musculation quotidienne, je ne peux pas assurer cela plus d'une fois tous les 10 jours (j'ai encore mal aux biscotos). Même s'il n'a que 7 ans et demi, il mesure 1m35, grandit à vue d'oeil et je ne pourrai bientôt plus le faire.
- même si je pouvais continuer à le faire, je suis partagée, vis à vis d'un enfant qui devient grand. Comment dire... je n'ai pas envie que le besoin de lien se traduise par ce type de contact physique violent, peur que l'enfant lorsqu'il a besoin d'un câlin, apprenne petit à petit qu'il faille d'abord passer la violence.
- je ne crois pas que je suis prête à renouveler l'expérience. Si je ne m'étais pas mise à pleurer, il n'aurait sans doute pas cédé. C'est épuisant pour moi, et surtout pour son frère et sa soeur qui n'en sortent pas indemnes...

C.

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Chez nous, les récompenses ou les punitions, ça ne marche pas. Mais ce qui a fonctionné, c’est la « contention ».

Je sais, ça a l’air bizarre, mais je la tiens au sol sur moi et elle fait sa crise. Elle ne m’a jamais fait de mal (par exemple me mordre) même si l’envie était là. Elle s’épuisait dans mes bras après une quarantaine de minutes, on allait ensuite chacune prendre une douche ou un bain car nous étions en sueur.

Après trois contentions de ce genre en un an, il n’y a plus eu de méga-crise avec bris d’objets, dégats partout etc. Mais c’est très épuisant !

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