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Le holding : précautions et limites

Tenir un enfant en colère contre soi, enveloppé, et l'y maintenir quoiqu'il fasse jusqu'à ce qu'il se calme, est une pratique connue sous le nom de "holding".

C'est une pratique thérapeutique controversée.

Johanne Lemieux la conseille, en précisant bien que le parent ne doit jamais se mettre lui-même en colère, s'irriter en le pratiquant, sinon le remède serait pire que le mal.

Le Docteur Maurice Berger en parle également et dit l'avoir pratiqué même avec des adolescents. Mais une pratique utilisée dans des cas bien précis par un psychothérapeute expérimenté n'est pas forcément accessible à tous parents ...

D'autres thérapeutes (Myriam Monseur par exemple) sont en total désaccord, la considèrent comme une violence faite à l'enfant, la proscrivent.

Dans tous les cas, il ne doit pas s'agir de "contention" mais d'être "contenant", c'est-à-dire de faire passer à l'enfant le message corporel que nous sommes assez forts, assez patients, assez bienveillants, pour prendre avec nous sa colère et l'en délivrer. Lorsque l'enfant s'apaise et pleure, il contacte sa tristesse : souvent la colère l'empêche de sentir sa tristesse, sentiment plus positif, qui le fait plus avancer, qui permet de le consoler ...

Si l'enfant arrive jeune chez vous et vit bien les câlins, mais qu'il est parfois colérique, pratiquez le holding en douceur même en dehors des crises (vous le tenez contre vous, vous le bercez, vous lui parlez gentiment, c'est un moment d'intimité parent-enfant agréable). Lorsque vous le pratiquerez en temps de crise, il est probable que cela lui rappellera des sensations agréables et l'aidera à s'apaiser, et il sera clair pour lui que vous cherchez à le réconforter et non à le sanctionner (suggestion du Dr Françoise Hallet)

Ne pratiquez pas le holding si l'enfant se raidit lorsque vous le touchez, n'aime pas le contact, fuit les câlins : ce serait lui faire une véritable violence, et il y a peu de chances qu'il en sorte apaisé et réconcilié avec vous. C'est sur ce point qu'insiste Myriam Monseur : un enfant véritablement atteint de troubles de l'attachement et qui refuse le contact ne peut pas être tenu serré contre son gré, ce serait comme un viol. Un tel enfant, quand vous l'asseyez sur vos genoux, ne doit pas être serré contre vous mais être tenu un peu loin de vous : respectez son refus d'intimité physique, attendez qu'il vienne vers vous).

Ne continuez pas non plus à pratiquer le holding si le temps d'apaisement de l'enfant vous semble insupportablement long, et si la fin ne se traduit pas par un temps heureux, tendre, apaisé entre vous. Soyez attentif à l'enfant, à ce qu'il éprouve : c'est l'issue de la séance qui doit vous indiquer si votre présence contenante à sa colère a été vécue par lui comme rassurante, apaisante, ou comme une contrainte insupportable.

Dès que l'enfant est un peu grand (adolescent cela va de soi, mais sans doute bien avant), le holding est impraticable : l'enfant en colère développe une énergie considérable et vous ne pourriez plus le contenir sans violence, sans risquer de lui faire mal, ce qui est absolument contraire au but recherché.

Merci aux parents qui auraient pratiqué le holding de nous écrire pour nous dire dans quelles conditions et avec quels résultats.

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