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Choisir un psy...

Quelques points pour baliser le terrain :

Avant toute démarche, interrogez-vous sur votre motivation.
Si vous n’êtes pas convaincu(e) d’en avoir besoin, si vous y allez à contre-cœur, vous risquez de vous braquer très vite, d’être de mauvaise foi…
Avec un psy qui vous écoute, il s’établit une relation qui est rarement neutre ! Si vous avez une vraie demande, si vous êtes convaincu(e) que parler vous fera du bien, que prendre de la distance intérieure face à ce que vous vivez rendra les choses plus supportables, que le psy ne résoudra pas les problèmes pour vous mais vous rendra plus fort et plus apte à trouver vos solutions et:ou à tenir le coup, alors allez-y sans hésiter.

Aucun diplôme ne garantit la qualité humaine d’un psy, et probablement aucune «école» non plus.
La formation qu’a reçue votre psy n’est pas indifférente, loin de là, et vous avez le droit d’avoir des préférences pour telle ou telle famille de thérapeutes, mais l’essentiel est dans la qualité humaine du psy et dans la confiance qu’il va vous inspirer par sa qualité d’écoute.
Donc demandez conseil à des amis autour de vous, et si lors de la première réunion avec le psy que vous avez choisi vous ne vous sentez pas en confiance allez en voir un autre. Autrement dit: utilisez vos relations, et faites confiance à votre intuition.

Aucun psy sérieux ne vous demandera d’arrêter les médicaments si vous êtes par exemple sous antidépresseurs.
Il se peut que le travail fait avec lui vous permette de diminuer progressivement les doses, mais ce n’est jamais un préalable.
Un bon psy est quelqu’un de modeste, à l’écoute, et qui ne prétend aucunement tout résoudre. Il se peut même qu’il vous dise: "je ne suis pas sûr de pouvoir vous aider", "nous allons essayer ensemble…" … C’est plutôt bon signe!

Un psychiatre, étant un médecin, peut vous prescrire des médicaments, et vous serez remboursé par la sécurité sociale.
Certains psychologues peuvent être remboursés, à condition de leur être adressés sur ordonnance, et c’est assez rare.
Les psychothérapeutes, les analystes non médecins, ne sont pas remboursés, mais beaucoup acceptent une négociation sur les prix s’ils sentent que vous êtes en grande souffrance et que vos problèmes financiers sont réels. (Mais pensez également qu’un bon psy continue à se former et que sa profession ne lui garantit ni retraite ni vacances ni sécurité sociale ni sécurité tout court …)

Si vous consultez pour votre enfant, commencez par une première rencontre avec le psy, sans l’enfant.
Ceci afin de vous permettre de vous informer sur toutes les conditions d’un travail suivi (fréquence des rendez-vous, tarifs, ce qui se passe si un rendez-vous est manqué, comment faire si vous avez besoin d'une aide urgente) et de présenter la situation de votre enfant telle que vous la voyez (ce que vous avez déjà essayé, ce qui a marché et ce qui n'a pas marché ; soyez honnête, ne laissez pas le thérapeute découvrir ou deviner, ni perdre son temps et votre argent). Demandez-lui s'il accepte de vous rencontrer régulièrement (à quelle fréquence ?) pour faire le point, vous entendre et vous donner des conseils. Puis prenez le temps de réfléchir en couple, éventuellement avec une personne de bon conseil sur ce qui a été dit, sur les impressions que vous avez. Il est normal que cette consultation "introductive" se paie comme toute autre consultation.

Dans une thérapie d’enfant pour difficultés d'attachement, il est essentiel que le parent soit présent au moins une partie de la consultation et/ou qu'il rencontre régulièrement le thérapeute.
Les enfants qui présentent des troubles de l'attachement sont souvent très manipulateurs, y compris des thérapeutes, et déforment souvent la vérité ; vous avez besoin que le thérapeute, tout en reconnaissant la souffrance et les difficultés qui s'expriment dans cette déformation de la vérité, sache faire la part du vrai et du fantasme dans les récitsde l'enfant.

Si vous consultez avec votre enfant et que, contre votre absolue conviction, le psy vous dit que l’enfant va bien, fuyez aussitôt : il a été victime de la séduction et de la manipulation de votre chérubin, ce n’est pas très bon signe.
Faites-vous confiance et cherchez-en aun autre, avec autant de détermination.

Quand vous avez trouvé celui que vous pensez être le "bon" thérapeute pour vous et votre enfant, laissez-lui du temps.
Ne lui demandez pas de tout résoudre en quelques consultations. Il est normal qu'il ait besoin de quelques rencontres avec votre enfant et avec vous pour se faire une idée de l'étendue du problème. Après cela, il devrait vous proposer une nouvelle rencontre "entre adultes" pour vous faire part de ce qu’il a perçu, de ce qu’il a cru comprendre et de son projet thérapeutique. A vous de voir si vous l'acceptez et si vous lui renouvelez votre confiance.

Faut-il obliger l'enfant à se rendre chez le thérapeute ?
Oui, je pense que vous pouvez l'obliger à être présent à la consultation, mais vous ne pouvez pas l'obliger à parler ou à faire ce que le thérapeute lui propose. C'est au thérapeute de trouver le moyen d'entrer en relation avec l'enfant, c'est son job et il est formé pour cela !

Si vous avez à faire avec plusieurs thérapeutes (pour vous, pour votre enfant), n’hésitez pas à les en informer…
Pour éviter la dispersion, vous pouvez aussi chercher un psy formé en thérapie, en sorte que le travail systémique porte sur la structure familiale au complet (au minimum parents et enfant en souffrance).

Tous les parents qui ont travaillé avec un psy en qui ils ont eu confiance témoignent de l’aide que cela a représentée pour eux.
Il vous faut être plus solides que la moyenne des parents parce que votre enfant vous met plus à l’épreuve que la moyenne : faites tout ce qu’il faut pour lui offrir ce "cadre contenant" dont il a tant besoin.

Cécile Delannoy et Françoise Hallet

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